8 Critères pour choisir son vélo de randonnée

Partir en vacances à vélo quelques jours ou partir pour un tour du monde, voilà un beau projet. Mais une fois l’idée émise, une foule de questions vous viennent à l’esprit : quel vélo il faut, quel équipement etc… Dans cet article, nous allons tâcher de répondre à cette première question, comment choisir son vélo ? Quel type de vélo pour quels parcours ?
Parce qu’un vélo capable de vous emmener partout en Europe ou sur les pistes de l’Atlas chargé comme un baudet pourra sans problème vous faire faire le tour du pâté de maison où vous accompagner tranquillement à la découverte du canal du Nivernais.

Il vous faut d’abord faire la liste de vos différents usages :

– Préférez-vous rouler sur route revêtue ou sur chemins ?

– Allez-vous rester en France ou bien allez vous parcourir le monde ?

Mais le premier facteur à prendre en compte est malheureusement le budget !

Ce type de questions se posent d’ailleurs de la même manière pour la randonnée pédestre : Ceux d’entre nous qui ont tant soit peu pratiqué ce type de randonnée savent bien quelles attentions les randonneurs portent à leur équipement : chaussures, sac à dos, vêtements et équipements divers sont choisis avec le plus grand soin et sont bien adaptés au type de randonnée. Et pour ne parler que des chaussures, on ne part pas à Saint-Jacques de Compostelle en espadrilles ou chaussés des “pointes” de Stéphane Diagana. C’est exactement la même chose pour le vélo (et les accessoires : Sacoches spéciales randonnée, équipements du cycliste divers, chaussures etc…).

Le Budget :

On peut dire sans exagérer que le prix va de 400 à 5000 euros. Quand on prend un vélo sans pouvoir choisir à la carte ce qu’on va mettre dessus, il faut toujours savoir de quoi il est composé: types de pièces, marques, matériaux etc. Plus le vélo est bas de gamme, plus le constructeur aura grappillé par-ci par-là. Et plus il y aura de grappillage, plus vous devrez par la suite racheter ce qui ne convient pas ou ce qui a cassé. Penser sur le long terme.

Attention à tout ce qui est bon marché, donc forcément séducteur: au final, vous aurez peut-être dépensé 3 ou 4 fois la mise de départ à force de rattraper la misère. Attention également à ne pas tomber dans le travers inverse: tout ce qui est cher n’est pas forcément adapté à votre vision du voyage à vélo, ni à votre façon de pédaler. On peut tout de même dire que les pièces importantes d’un vélo de randonnée, pour être de qualité, se paient assez chères. Cela concerne surtout le cadre, la transmission, les roues.

Quelles sont les caractéristiques d’un cadre de randonnée ?

Tout d’abord, le poids supplémentaire de la bagagerie ne doit pas créer un louvoiement lors du pédalage et donc un bon cadre de trekking doit être rigide. Un poids ultra-bas n’est pas très important, la stabilité et la sécurité sont bien plus primordiales !

Dans un cadre de randonnée, si possible, avoir une rigidité en torsion importante est souhaitable. Cela indique à quel point les roues avant et arrière restent en ligne sous les charges. Plus la rigidité à la torsion est importante, moins la bicyclette se déformera  et  plus  son comportement dans la direction sera fiable. Un cadre ’’mou‘’ n’aura pas du tout le même comportement en courbes et sera même très sensible à des vitesses importantes  avec beaucoup de bagages. En outre il pourra rentrer en résonnance (vibration) jusqu’à  devenir finalement incontrôlable.

Une autre propriété importante est la rigidité du boitier de pédalier. Le pédalage exercé par le cycliste induit uneforce F sur la chaîne et donc un moment résultant M sur l’ensemble du boîtier de pédalier. Le boîtier tendra donc à tourner sur lui-même, d’où la nécessité d’un cadre rigide. A défaut cela se fera  au détriment de votre précieuse énergie : mauvais rendement, pédalage peu efficace voir déraillement dans les ascensions.  Un cadre avec une grande rigidité de pédalier vous donnera ce sentiment que chaque étape se réalise avec facilité.

Le Cadre :

Les matériaux courants pour les vélos de voyage sont l’acier et les alliages d’aluminium. D’autres matériaux existent comme le titane ou le carbone, mais le premier est rare et cher pour la grande majorité des cyclos et le second est à proscrire car trop fragile pour cet usage.

L’aluminium

Aujourd’hui, l’aluminium est le matériau pour la conception de cadre le plus répandu. C’est un matériau abordable. En utilisant différents alliages il est idéal pour obtenir la meilleure combinaison de poids / résistance / rigidité et prix. Les différentes épaisseurs rentrant dans la conception des tubes lui permettent d’encaisser des chocs, le rendant parfait pour la randonnée.
Autres avantages : son poids (0.5 à 1kg plus léger qu’un cadre acier à rigidité égale) et surtout le fait qu’il ne rouille pas.

L’acier

L’acier a une résistance à la traction élevée et est relativement élastique. Ainsi, il peut résister à des forces élevées avant de se briser. Si un cadre en acier doit subir un impact, il ne cassera pas immédiatement, mais va lentement se déchirer. C’est pour les amoureux de l’acier une idée sûre. Il reste sensible à la corrosion et doit donc toujours être muni d’un revêtement de protection. Ce dernier ne doit pas être endommagé. Si vous ne traitez pas une rayure profonde, cela signifie le début de la fin du cadre.
Un argument qui est encore utilisé par de nombreux cyclistes du monde conservateurs, c’est que si vous cassez votre cadre en acier, vous pouvez refaire la soudure. Cette idée remonte probablement aux années 70 et est maintenant obsolète, car réaliser une soudure  fiable  avec précision sur un tube en acier n’est pas à la porté de n’importe quel soudeur, on pourra même affirmer que seul un artisan cadreur est seul capable de réaliser ce travail dans les règles de l’art. Un cadre cassé signifie simplement que la fête est finie, quel que soit le matériau du cadre.

Rapport rigidité / confort

Il est souvent affirmé à tort que des tubes d’acier minces avec un rapport de rigidité inférieur en torsion donnent  au  vélo un plus grand sentiment de confort, mais c’est une idée fausse persistante ! Le confort  ne vient  pas  du mouvement latéral, mais vertical !  Ce qui  améliore grandement  le confort sont principalement : les pneus, la selle , la tige de selle, le guidon et la conception de la fourche et des bases. La géométrie du cadre et la posture jouent aussi un rôle majeur. Il peut y avoir d’autres règles, dans le marché de la construction de cadre de haute technologie.

Durabilité

La plupart des cas de rupture, passé et présent, sont dus à des phénomènes transitoires dus à une mauvaise construction ou influences externes, tels que les chutes, les collisions et les rayures qui allaient lentement provoquer des fissures ou de la rouille. Les tensions de crête transitoire se produisent dans des endroits où de nombreuses forces se réunissent, souvent c’est là que les tubes sont soudés les uns aux autres ou lorsque des inserts sont posés pour les portes bagages, les portes bidons et les (supports) passages de câbles. Si trop de force s’applique sur une petite surface alors éventuellement il peut se fissurer. Mais les concepteurs de cadre de haute qualité apprennent à minimiser ses problèmes en prenant en compte les propriétés du matériau du cadre et en renforçant les méthodes de construction (tubes de préférence bien arrondis pour que les forces soient réparties dans toutes les directions, cadre acier à raccords ….)

La transmission :

Quand on voyage à vélo et qu’on respecte sa monture, on n’est pas obligé de prendre du SHIMANO XTR ; Quel réel avantage, à part gagner quelques grammes ! Une transmission SHIMANO SLX convient parfaitement, et vue l’économie réalisée, il n’y a même pas à hésiter. En fait, toutes les transmissions, même entrée de gamme, devraient tenir le coup si on sait les utiliser sans les brusquer, et qu’on les entretient correctement. Après, il s’agit de regarder quels rapports elles offrent. Avec 3 plateaux 22/32/44 et une cassette 9 ou 10 vitesses 11/32 vous pourrez grimper aux murs !

Transmission trekking chez Shimano : Alivio , Deore  pour le milieu de gamme , au-dessus vous trouverez les types LX, XT et SLX : ‘’des trucs’’ pour guerriers de la route.

Comme toutes les autres pièces mobiles d’un vélo, une transmission a besoin d’attention. Ne la brusquez pas, et rendez-lui ce qu’elle vous donne en l’entretenant régulièrement.

Si les transmissions « conventionnelles » ne vous attirent pas, il reste toujours la solution ultime : le moyeu à vitesses ROHLOFF. Indestructible, entretien ultra rapide (un pignon, un plateau), aucun dérailleur qui dépasse et qui risque d’être cassé dans les transports, vous pourrez même passer vos vitesses à l’arrêt. Que demander de plus ? Le seul hic, son prix, environ 1000 €. Le prix de la perfection « made in Germany ».

Pour baroudeur hard core ou cycliste exigeant : KOGA signature Worltraveller 26 pouces, cadre aluminium 7005 triple butted, triple harded et garanti à vie ! Une transmission 14 vitesses Rolhoff . et un système d’éclairage SON. Poids: 16.5kg / Prix 3479 euros. What else ?

Les roues :

En plus d’un cadre robuste, des roues de conception solide sont indispensable rayonnées avec 32 à 40 rayons avec une force de tension aussi régulière que possible.
Alors, vous êtes plutôt 26 ou 28 pouces?  Autre éternelle question…Chez Holland Bikes, l’équipe fait plutôt le choix du 26 pouces pour les raisons suivantes :
La possibilité de monter des pneus beaucoup plus larges, indispensable à tout voyage au long court. Le gain d’amortis préservera le matériel et le cycliste de la fatigue, et le vélo sera beaucoup plus stable sur route accidenté. Stabilité accentuée aussi par le centre de gravité plus bas. Vous fournir facilement en pièces 26 ‘’ hors d’Europe (Asie et Amérique du sud notamment) …

En théorie une roue de 26 pouces sera aussi plus solide. Un rayon va casser sous la contrainte du poids et la fatigue occasionnée par la déformation répétitive de celui-ci. Plus les rayons sont courts, plus la roue est rigide, moins elle subit de déformation et moins ils ont de chances de casser. Ce qui ne veut pas dire qu’une roue de 28 pouces cassera forcement.

Les freins :

En randonnée toujours choisir un système de freinage fiable sur jante ! Les freins à tambour et appelés Rollerbrakes ne sont pas adaptés pour les vélos de randonnée, ils échoueraient lamentablement par la chaleur accumulée dans les descentes. Les rayons seraient également trop exposés, car ce n’est pas seulement le poids et le couple du moyeu à la jante que les rayons doivent amener, c’est aussi, les forces de freinage. Les freins à disque ne souffrent pas trop de la chaleur, mais ceux-ci ne sont pas recommandés en raison de l’augmentation de la charge sur les rayons et en particulier dans la gamme de prix bas .
Les V-brakes de différentes marques sont bien adaptés à leur tâche : assez facile à régler et pas trop cher. Le plus grand inconvénient du frein sur jante est qu’au fil du temps les jantes s’usent. Assurez-vous qu’à l’achat d’une randonneuse d’occasion les surfaces de freinage des jantes ne soient pas trop creusées.
Le frein le plus robuste recommandé est le freinage patins sur jante hydraulique. Le circuit hydraulique étanche basse pression ne souffre pas de la saleté et de l’humidité et la sensation de freinage reste extrêmement précise et puissante même sous la pluie. Les plaquettes durent aussi plus longtemps et ils sont aussi remplacés en un clin d’œil.

De gauche à droite: frein à disque mécanique – V-brake Shimano – hydraulique Magura

Suspension ou pas de suspensions ?

En vélo de voyage la fourche suspendue est souvent surestimée, les gros chocs sont absorbés, mais les petites vibrations restent. La suspension n’augmente pas le confort mais le poids du vélo oui, sans compter un coût d’entretien non négligeable parce que tout bouge et peux se briser. Sur les produits d’entrés de gamme, il ne faudra pas s’attendre à une longue durée de vie car ils n’offriront qu’ une piètre rigidité à l’ensemble. Idem pour les tiges de selle télescopiques.
Les petites vibrations sont amorties par de meilleurs composant : pneu plus épais et plus rond, poignées ergonomiques, selle, pédale…

Quelle posture?

La position de conduite idéale est très personnelle et dépend de votre style de conduite et les conditions de l’environnement dans lequel vous roulez. Pour éviter les blessures, il est très important que vous ayez la taille du cadre adapté. Idem pour l’assise : ce sont des endroits très sensibles à vous-même, et ainsi de suite. Une posture droite est peut-être confortable, mais pas vraiment compatible pour l’ascension d’une côte. Avec une posture plus sur l’avant vous pouvez mieux gérer vos forces et le poids de votre corps est mieux réparti. Ceci, couplé avec un guidon plus large vous gagnez beaucoup dans le contrôle du vélo lourdement chargé.
Le choix de la selle et le guidon découle ultérieurement de la position souhaitée (Il ne faut pas confondre géométrie du vélo et posture). En position verticale (60°), vous avez besoin d’une selle plus large et en position plus sportive (15°) une au contraire plus étroite.

Pour chaque position un vélo spécifique. Pour chaque fesses une selle spéciale.

En espérant que de cet article vous fera gagner beaucoup de temps dans le choix de votre vélo de randonnée et aussi vous préparer pour de beaux voyages.
Enfin, gardez à l’esprit que pour une activité comme le voyage ou la randonnée à vélo pratiquée sérieusement : tous ce qui est bon marché peut coûter cher.

Coup de coeur de la rédaction : Après plusieurs heures (jours ?) de débats, c’est finalement pour nous le Koga WorldTraveller 29 qui l’a emporté : c’est tout simplement l’un des vélos de voyage les plus vendus en Europe, et notamment aux Pays-Bas (grands fans de randonnée à vélo), pour des voyages en Europe en particulier. De plus, il a un design à couper le souffle, il est un sportif redoutable sur les chemins, qui et peut aussi convenir pour un usage quotidien….
Ci-dessous un détenteur de ce modèle sur son vélo :

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